Le marché du travail et les personnes handicapées
Hypothèses de prospective d'ici à 2025
Hypothèse 1 (tendancielle)
Un marché du travail lourdement et durablement défavorable À l'emploi des personnes handicapées
Les personnes handicapées sont, pour la moitié, exclues du marché du travail et, pour l’autre, très fortement marquées par le chômage (une sur quatre), pour des raisons structurelles (public faiblement qualifié, disparition des emplois peu qualifiés) et liée à la conjoncture économique.
Toile de fond : un marché du travail très difficile pour les publics les plus fragiles et en profond renouvellement en termes d’exigences (compétences, performance).
- Le recul des emplois dans l’industrie et la progression des emplois qualifiés au détriment des emplois peu qualifiés.
- Le marché du travail est caractérisé par la progression du chômage, où les plus jeunes, les plus anciens et les moins qualifiés sont les plus touchés.
- Avec la réforme des retraites, le taux d’emploi des séniors progresse et la problématique de la sécurisation des parcours sur le marché du travail dans les entreprises est davantage prise en compte.
Hypothèse 2
Un marché du travail plus favorable à l'emploi des personnes handicapées, qui sont moins nombreuses et plus souvent en emploi
Le marché du travail est plus favorable à l’emploi des personnes handicapées (2/3 sont en emploi). Le taux de chômage est en net recul, du fait de l’évolution de leurs compétences, de leur présence dans des secteurs porteurs et d’un nouveau fonctionnement du marché du travail, caractérisé par la flexisécurité, un niveau de performance différencié, une conjoncture économique améliorée.
Toile de fond : un marché du travail au fonctionnement profondément renouvelé avec sécurisation des parcours, flexisécurité effective, formation tout au long de la vie, la compétence plus que la qualification, dans un contexte économique en cours de redressement.
- Le secteur des services, et en particulier les services à la personne, est pourvoyeur d’emploi, le recul des emplois dans l’industrie est ralenti, les emplois qualifiés progressent comme les emplois peu qualifiés dans certains secteurs (commerce, services liés à l’environnement, etc.).
- Le chômage recule et les plus jeunes, les plus anciens et les moins qualifiés connaissent des taux de chômage équivalents à l’ensemble de la population active.
Hypothèse 3
Un marché du travail qui offre un large champ de possibilités aux personnes handicapées
Un marché du travail aux frontières plus poreuses entre activités marchandes et non marchandes (activités culturelles, bénévolat, etc.) et qui offre un large champ de possibilités (temps partiel, auto entreprenariat) aux personnes handicapées. Le taux d’activité (emploi et activités) des personnes handicapées est largement amélioré. Plus de 4 personnes handicapées sur 5 s’inscrivent dans ce cadre.
Toile de fond : un marché du travail au fonctionnement profondément renouvelé, avec un secteur ouvert à la concurrence mondiale, mais aussi tourné vers des préoccupations plus sociétales aux exigences différenciées… dans un contexte économique profondément moins tourné vers la recherche de croissance à tout prix.
Politiques de l'emploi et personnes handicapées
Les hypothèses de prospective d'ici à 2025
Hypothèse 1 (tendancielle)
La mise sous tension des mesures en faveur de l'emploi des personnes handicapées
Les politiques bénéficient de budgets stabilisés avec un taux moyen pour les entreprises devant respecter l’OETH autour de 4 % de l’emploi ; des dispositifs incluant des publics toujours plus nombreux et éloignés de l’emploi (problématiques psychiques, sociales notamment) ; des outils plutôt centrés sur les publics les plus proches de l’emploi, réservant aux publics fragiles les structures spécialisées (EA, ESAT) et occupationnelles sous tension croissante. Avec l’allongement de la durée du travail, extension de la notion de handicap liée au travail.
Hypothèse 2
Une politique en faveur de l'emploi des personnes handicapées réorientées et volontariste
La politique en faveur de l’emploi des personnes handicapées vise à atteindre un objectif de taux d’emploi au niveau national de 45 à 60 %. Dans un contexte budgétaire relativement moins contraint, cette politique s’appuie sur le développement significatif du secteur adapté et protégé en relation avec les actions des entreprises soumises à l’obligation emploi (possibilité de réorienter une partie de l’effort vers le secteur protégé et adapté au-delà des 3 %). L’État renvoie une partie du financement des handicaps apparus en cours de carrière et liés au travail à la charge des entreprises.
Hypothèse 3
Une banalisation de la politique de l'emploi des personnes handicapées qui intègre les dispositifs en faveur des publics fragiles
Une politique qui intègre les dispositifs en faveur des publics fragiles. Ces dispositifs sont eux-mêmes profondément rénovés et territorialisés, en favorisant les parcours sécurisés et fluides.